Casablanca : Objectif 1 Million de Croisiéristes d’ici 2030
Casablanca : Le Nouveau Terminal Portuaire Moteur de la Croissance Touristique au Maroc
Les professionnels du secteur s’accordent sur un point : la récente inauguration du quai de croisières au port de la capitale économique va générer une dynamique vertueuse pour le tourisme marocain. Une première estimation de source de marché évoque la possibilité d’atteindre jusqu’à un million de voyageurs de courte durée d’ici 2030, en cumulant les arrivées des ports de Casablanca, Tanger et Agadir.
Un Objectif Ambitieux pour le Transport Maritime
Le président du Conseil régional du tourisme (CRT) de Casablanca, Othmane Cherif Alami, se félicite de l’ouverture récente du nouveau terminal portuaire. Il estime que cette infrastructure permettra de multiplier le nombre de touristes maritimes issus des circuits de croisières.
Othmane Cherif Alami ajoute que le cap des 300 000 voyageurs en escale au Maroc devrait être atteint dès 2026, avec un dépassement du million de croisiéristes à l’horizon 2030.
Déjà un Succès Opérationnel
Le PDG du groupe Atlas Voyages affirme que le quai de Casablanca accueille déjà un paquebot tous les deux jours depuis son inauguration. Ces navires proviennent des ports méditerranéens (Lisbonne, Barcelone) ou atlantiques (Brésil, USA), grâce à la très haute saison qui a lieu entre octobre et décembre.
Jalil Madih, dont l’agence Alizés Travel contrôle près de 60 % du marché des croisières au Maroc, confirme cette lecture. Son agence est de plus en plus sollicitée par les armateurs qui souhaitent inscrire le Royaume sur leurs itinéraires méditerranéens ou transatlantiques.
Vers 500 000 Croisiéristes Annuels d’ici 2027
Le directeur général d’Alizés Travel révèle que, lors du dernier salon des croisiéristes à Hambourg, le nouveau terminal de Casablanca a suscité un intérêt important des voyagistes étrangers. Il prévoit que le port devrait accueillir une moyenne de 250 escales annuelles d’ici à 2027.
Jalil Madih précise que si 2 000 passagers débarquent lors de chaque escale, la capitale économique accueillera un total de 500 000 croisiéristes. De même, le port de Tanger réalisera les mêmes performances. Le port d’Agadir, cependant, accueillera un trafic moins important en raison de l’absence d’un terminal dédié.
Une Manne Financière Annuelle Dépassant le Milliard de Dirhams
L’attractivité des ports marocains est due à leur position géographique stratégique. De plus, les croisiéristes bénéficient de circuits de visites originaux et de tarifs abordables. Les passagers dépensent entre 120 et 150 euros durant leur escale de quelques heures.
Il faut ajouter à cela les dépenses des passagers qui choisissent de rester une nuit ou plus à Casablanca pour faire un saut à Marrakech ou à Fès. Par ailleurs, le tourisme de luxe généré par certaines croisières destinées à une clientèle de milliardaires produit des recettes très importantes.
Le voyagiste estime que cette manne financière, le seul créneau touristique connaissant une croissance à deux chiffres, pourrait générer une recette annuelle dépassant le milliard de dirhams.
Objectif 2028 : Faire de Casablanca un « Port Tête de Ligne »
Souhaitant capitaliser sur l’engouement, Jalil Madih affirme que l’objectif est de faire du terminal de Casablanca un port tête de ligne à partir de 2027 ou 2028. Cela signifie que le port serait un point de départ et d’arrivée pour les futures croisières.
Le directeur général d’Alizés Travel se montre optimiste. Il estime qu’il est possible d’attirer 500 000 touristes en escale dès 2028. Finalement, il vise le chiffre d’un million de croisiéristes lors du Mondial de football coorganisé par le Maroc.
Le Maroc pourrait s’inspirer du Qatar, qui a utilisé des paquebots de croisières pour pallier l’insuffisance d’hôtels lors de la Coupe du monde 2022. Le voyagiste suggère d’opter pour des hôtels flottants pour satisfaire l’explosion de la demande touristique.
